Ukraine : ni la guerre, ni le déshonneur

Strade, 6 mars 2014, Le HuffingtonPost, 7 mars 2014, RTBFinfo, 7 mars 2014, The HuffingtonPost, March 10, 2014

L’invasion et l’occupation de la Crimée par l’armée russe constituent à tous les effets un acte de guerre. Les recours aux acrobaties sémantiques ne sont plus permis : l’Union européenne doit faire ce constat. Il s’agit d’un point de départ indispensable pour pouvoir élaborer avec tout le sang-froid nécessaire une riposte politique forte et déterminée, de concert avec les Etats-Unis, le Canada et le plus grand nombre de pays démocratiques.

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Crise de la zone euro : ne pas se tromper de cible !

Libertiamo.it, le 21 janvier 2012

Si ce 16° sommet historique a débouché sur la décision de réunir une Conférence Intergouvernementale 1 chargée de rédiger à marche forcée un projet de traité, il n’a, pas plus que les 15 précédents, convaincu les marchés. Parmi les Etats qui avaient donné leur accord de principe à l’issue du sommet, les premières réserves n’ont pas tardé à fuser à Stockholm, Prague, Varsovie … En prime, ce nouvel accord a été obtenu au prix d’une mise à l’écart des Britanniques qui ne sont pas membres de la zone euro. Beau résultat ! Lire la suite

Notes:

  1.  Cette CIG réunit 26 Etats membres de l’Union (la Grande-Bretagne y participe en tant qu’observateur) ainsi que des représentants de la Commission et de la BCE. La participation du PE a été obtenue in extremis, en dépit d’une très forte opposition de la France

La France et l’Europe : l’heure de vérité ?

Libertiamo.it, 20 décembre 2011

Tout se passe comme si l’expérience ne comptait pas. Comme si, en matière d’intégration européenne, les multiples expérimentations – intergouvernementales – de ces deux dernières décennies n’avaient jamais été mises en œuvre, ou comme si elles avaient produit quelques avancées significatives dans le processus de consolidation et de démocratisation de l’Union.

Qu’il s’agisse de l’actuelle crise que l’on dit économique et financière – mais en fait politique – et de sa « gestion » – intergouvernementale – pour le moins erratique ; qu’il s’agisse du Président – intergouvernemental – du Conseil européen tiraillé entre Berlin et Paris ; qu’il s’agisse de la Haute Représentante – intergouvernementale – pour la politique étrangère et de son service diplomatique (Service Commun d’Action Extérieure) fort de 6000 personnes dont on peine toujours à percevoir l’action ; qu’il s’agisse encore de la politique – intergouvernementale – de défense et de sécurité commune inexistante, force est de constater que les grandes innovations intergouvernementales des traités n’ont produit que ce qu’elles pouvaient produire : peu, ou rien en termes de gouvernabilité de l’Union, beaucoup – et toujours plus – en termes de frustrations démocratiques chez les citoyens européens et chez ces 25 Etats-membres considérés comme quantité négligeable par le couple franco-allemand. Lire la suite

Crise grecque : sortir par le haut

La Libre Belgique, le 7 mai 2010

Comment rétablir la confiance entre pays de la zone euro et affronter la question des traficotages des comptes par la Grèce (et d’autres)? Mettons en place des critères comptables communs et créons un corps européen de Réviseurs des Comptes chargé de vérifier chaque année la comptabilité des Etats membres.

Plus encore que la situation pourtant extrêmement grave de la Grèce, ce sont désormais les réactions – et les non réactions – de l’Union européenne et de ses pays membres qui ont de quoi susciter les pires inquiétudes. Un des derniers exemples en date, la réaction du Ministre belge des Finances, Didier Reynders. Pour qui il n’est nul besoin de créer un Fonds Monétaire européen. Tout au plus, selon lui, ce dont on aurait besoin serait de « disposer à l’avenir d’un mécanisme de décision plus collégial pour traiter ce genre de problème« . Sans autre détail. A le suivre, cette opération de sauvetage serait en fin de compte une bonne affaire pour la Belgique. On veut bien le croire. En empruntant à un taux de 3 ou 3,5 % sur les marchés et en prêtant à la Grèce à un taux 5 ou 5,5 %, la marge est bonne. La Belgique prêtant aux alentours d’un milliard d’euros, le « risque » pris devrait rapporter au Trésor belge de 15 à 20 millions d’euros l’an. Pas mal pour une opération Saint-Bernard ! Dans une telle optique, il ne reste au Ministre Reynders qu’à espérer que ce que l’on annonce se confirme. Que la Grèce doive emprunter à nouveau 30 milliards l’année prochaine, et 30 autres milliards l’année d’après. Lire la suite